30 juin 2017

La traversée


Après avoir passé plus de deux semaines à Bakou à attendre notre visa ouzbek que nous n’avons jamais obtenu, nous décidons de prendre le bateau vers le Kazakhstan.

Le ferry que nous souhaitons prendre ne transporte habituellement que des marchandises et il contient un nombre limité de places aux voyageurs. Pour compliquer les choses, il n’y a pas d’horaire, il faut se rendre quotidiennement au guichet à 11h pour savoir si un ferry partira le jour même. Nous apprenons dimanche matin qu’un bateau lèvera l’ancre en soirée. Évidemment, celui-ci arrivera à 80km de Bakou, au port d’Alat. Cela nous laisse le temps de nous organiser, de faire un dernier tour dans la ville, avant de fourrer nos vélos dans un taxi direction le port.

Avant de rentrer dans la zone portuaire, nous avons droit à une fouille rapide des sacoches. Plus loin, devant les douanes, nous nous retrouvons parmi une dizaines de voyageurs. Certains sont arrivés le soir comme quatre potes anglais qui se rendent en voiture à Ulan Bator pour participer au célèbre Mongol Rally ou trois motards néerlandais qui font un aller-retour Amsterdam-Aktau en 3 semaines. D’autres sont arrivés la veille : un père et son fils qui parcourent le monde en Land Rover. Enfin, Claudia et Gregor, deux suisses partis à vélo il y a 3 mois campent à la douane depuis 3 jours dans l’attente d’un bateau. Heureusement pour nous quatre, l’heure-H est arrivée. Enfin, tout est relatif...

Nous devions embarquer à 22h, mais il faudra attendre 3h de plus ! Nous ne nous plaignons pas car les voyageurs en voiture devront attendre 6h du matin pour embarquer. La priorité étant laissée aux camions !

 
Le Mercury-1 ne date pas d’hier. Vu l’état de vétusté de notre chambre, on se dit que du monde est passé avant nous ! Heureusement, les draps propres que l’on nous donne couvriront les matelas auréolés et brûlés de mégots. Nous dormons en lit superposés avec les suisses, les deux nuits que nous passerons seront agréables le hublot ouvert. Nous préférons nous taire quand les autres voyageurs, séjournant au-dessus des salle des machines, nous explique qu’il fait plus de 30°c dans leur chambre !

La traversée de 30 h nous laisse le temps de découvrir les lieux. Ici, le bateau se faufile au milieu d’infrastructures pétrolières off-shore fantômes.

 
Entre deux repas à la cantine, le capitaine nous invite dans la salle de contrôle et il nous propose même de tenir la barre.

Mais c’est bien le soir venu que le spectacle commence. Tout le monde se rassemble sur le pont supérieur pour observer le soleil s’enfoncer dans la mer.

Nous arrivons vers midi au port d’Aktau au Kazakhstan. La manœuvre s’avère complexe, deux bateaux pousseurs aideront le ferry à accoster.

Les formalité d’entrée nécessitent plus de 2h. Nous sommes une première fois enregistré, brièvement fouillés puis après un bref interrogatoire, les tampons sont apposés dans notre passeport. Alors que nous pensions en avoir fini avec la paperasse, les douaniers nous invitent vider toutes nos sacoches. Nous laissons le chien renifleur faire son boulot avant de tout remballer.

Tels des chameaux kazakhs, nous sommes libres : nous parcourons nos premiers kilomètres sous un soleil brûlant, direction la gare la plus proche pour prendre un train.

Notre élan de liberté aura été bref. Le prochain train en direction de Turkestan, notre prochaine étape, est plein pour les deux prochaines semaines ...

4 commentaires:

  1. Vous êtes des magiciens. Vous donnez de la mémoire à l'éphémère. Et de la légèreté aux tracas du quotidien. Il est où le bonheur, il est où ? J'ai la certitude que vous en avez une petite idée... Bisous.

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    1. Oh oui! Le bonheur... il est bien au chaud au fond de nos poches! bisous

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  2. Vous avez une patience d'ange! En attendant, ce sont souvent les inattendus qui provoquent des rencontres inoubliables. Vous devenez spécialistes de l'adaptabilité. Que le hasard vous remplisse de bonheur! Bisous.

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    1. Oui c'est sur, on a pas d'autre choix que de s'adapter dans ses pays ci. Heureusement, les gens et les règles sont assez flexibles dans le coin.

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